Ne l’oublions pas : notre culture est une culture du développement personnel. Nos sommes toutes et tous plus ou moins baignés dans cette génération du travail sur soi. Elle apporte son lot de bienfaits… et comporte ses limites !
A mes yeux, l’importance de « faire équipe » pour faire évoluer nos liens a tendance à s’oublier... et d’autre part, « ne pas travailler et juste s’amuser », ça aussi c’est essentiel et ça s’oublie aussi.
Observer ses difficultés dans sa relation de couple (difficulté à offrir ou recevoir de la tendresse, difficulté à poser ses limites ou à laisser de la place à l’autre… ) et veiller petit pas à petit pas à les transformer avec indulgence envers soi-même, c’est important pour faire évoluer le lien. Mais cela devient obsolète au-delà d'une certaine limite. Observer ensemble nos schémas relationnels et collaborer avec humour, tendresse et complicité pour les transformer à deux, c’est nécessaire aussi. Dans mon impression, c’est même indispensable si l'on souhaite faire évoluer la relation.
Et… prendre soin de « juste s’amuser seul(e) et ensemble », c’est essentiel !
Bref, il y a besoin d’équilibre. Équilibre entre « travail » et « amusement ». Equilibre entre « seul(e) » et « à deux ». Travailler seul, travailler à deux, s’amuser seul(e), et s’amuser à deux :
Le couple, ce lien que l’on forme à deux, ce « Nous », il a besoin d’un mélange de tout cela pour vibrer haut !
Souvent les curseurs balancent davantage du côté « travail » et du côté « seul(e) ». Alors je te propose ici un outil simple pour venir nourrir l’« amusement » et le « à deux » ;-) :
Cet exercice se vit en couple. Si tu es célibataire ou si ton partenaire ne souhaite pas vivre cette expérience, je t'invite à lire les consignes pour t'imprégner de l'énergie. Je veille à varier outils "solo" et outils "à deux" au long de ces newsletters.
Commencez par prendre chacun une feuille et notez individuellement 10 souvenirs dans lesquels vous vous êtes particulièrement amusé(e)s à deux, où vous avez pris plaisir ensemble. Cette première consigne est toute simple mais peut ne pas être si évidente. Balayez les différentes périodes de votre lien, les lieux dans lesquels vous avez vécus, dans lesquels vous avez séjournez, vos vacances, etc. Parfois ce sont juste des images, des sons, des sensations qui remontent, c’est ok. Et c’est parfois tout simple, juste une bribe, un éclat de rire, un instant d’émerveillement commun… tout cela est ok.
Ensuite, pour chaque souvenir, toujours individuellement, prenez conscience de ce qui a soutenu l’émergence de cette complicité entre vous : des éléments de l’environnement, une action que vous faisiez, une disponibilité dans laquelle vous vous trouviez ? Notez ces éléments qui vous viennent.
Une fois que chacun a terminé, partagez-vous ce que vous avez noté. Soyez curieux de vos univers uniques ! Soyez curieux de vos différences et de vos points communs dans ces souvenirs, dans ce qui vous amuse particulièrement ou vous permet de sentir la complicité.
Et voyez ensemble si quelque chose émerge de ce partage... Si des envies émergent ? Par exemple : vous inscrire à un cours d’impro ensemble, prévoir une sortie baignade en amoureux, réserver un airbnb dans une région qui vous touche tous les deux, écrire une chanson ensemble que vous présenteriez à un dîner entre amis, vivre une sortie qui vous sort complètement de vos habitudes à tous les deux, ressortir un vieux disque sur lequel vous aimez danser...
Notez ensemble les envies qui vous viennent. Certaines envies feront vibrer davantage l’un que l’autre, d’autres choses vont feront vibrer tous les deux, peu importe, notez ensemble ce qui vient. Prenez votre temps jusqu’à vous sentir « complets ». Individuellement, placez alors ces idées notées dans l’ordre de celle qui vous fait le plus vibrer à celle qui vous fait le moins vibrer. Et mettez ensuite en commun vos résultats.
Enfin, à l’écoute de ce qui ressort de cet exercice, je vous invite à créer/choisir un petite action concrète à laquelle vous vous engagez ensemble (vous pouvez vous inspirer des exemples ci-dessus). Veillez à ce que cet engagement soit à la fois réaliste et ambitieux : soit à ce qu’il vous sorte chacun un peu de votre zone de confort mais pas trop. A vous de sentir votre juste milieu, il est unique. Prenez en compte vos disponibilités actuelles. Et décidez !
S’engager à deux, sortir ensemble de nos zones de confort… Voilà qui nourrit particulièrement le lien.
Dans cet endroit où l’on est ensemble, chacun un peu en dehors de sa zone de confort, nos vulnérabilités sont plus à nues, la pureté du lien affleure, la connexion profonde qui relie nos deux êtres peut se goûter…
Tout cela nourrit en profondeur la relation. J'ai même la sensation que ces moments, ces périodes de plus grande vulnérabilité fondent le lien.
Ce n’est pas un endroit où l’on va rester ensemble trop longtemps : nos vulnérabilités ont besoin de se recouvrir. Elles ont besoin de retrouver une base sécure, un temps suffisant, avant de se dénuder à nouveau au travers d’un nouvel engagement, d’un nouveau pas « incertain » commun sur notre chemin de couple.
Dans ces instants, voir ces périodes de notre vie de couple, où l’on est ensemble hors de nos zones de confort, où nos vulnérabilités sont exposées, vérifions régulièrement la connexion. Prenons soin de nous prendre régulièrement la main, avec sensibilité, pour sentir où j’en suis, pour sentir où tu en es. Mettons des mots sur nos ressentis. Marchons connectés. Marchons connectés pour sentir ce qu’il est à recevoir et pour sentir ce qu’il est à offrir.
Certaines zones vulnérables auront besoin d'être prises dans les bras, d'autres d'être particulièrement respectées dans leur intimité ou dans leur autonomie. D'autres encore auront besoin de se sentir particulièrement soutenues, épaulées. Demandons sans exigence et offrons dans le respect de nos limites pour prendre soin de nos vulnérabilités.
Sur ce chemin de va et vient entre périodes de confort et périodes d’inconfort, il y a des petits pas et il y a aussi ces plus grands pas : emménager/déménager ensemble, accueillir un enfant, s’engager dans un projet professionnel commun, etc.
Prenons soin de notre connexion dans ces périodes challengeantes, puissantes pour le lien car plus à nues, et sensibles à la fois.
« Prendre soin ensemble de notre connexion »... Voilà la thématique de la prochaine newsletter.
D’ici là, je t'invite à partager tes commentaires et liker si ça t'a plu.
Et surtout, amusez-vous, toi et ton/ta partenaire !
Merci Astrid pour ce chouette article. Je vais proposer cet exercice à ma prochaine frat de couples en janvier. Je te dirai comment cela s'est passé.